La fenaison, ou récolte des foins, est une pratique très répandue en agriculture. Ce processus comprend la coupe, le séchage et le stockage du foin et requiert une attention particulière pour maximiser la qualité de la récolte. Du choix de la date de la coupe jusqu’aux conditions de stockage du foin, chaque étape doit être maîtrisée pour éviter les pertes.

Dans cet article, nous vous donnons quelques conseils pratiques à appliquer pour réussir au mieux la fenaison.

La fenaison, c’est quoi ?

La fenaison est une opération agricole essentielle qui consiste à récolter de l’herbe ou du foin destiné à nourrir les animaux d’élevage. Elle se réalise généralement par temps sec, lorsque l’herbe atteint son pic de croissance, et fait appel à des équipements spécifiques tels que des faucheuses, des andaineurs, des faneurs et des presses à balles.

Elle implique plusieurs étapes clés : la coupe du foin, son séchage et son stockage. La qualité du foin dépend de nombreux facteurs, notamment le moment de la coupe, les conditions météorologiques, les techniques utilisées pour le séchage et le stockage, et le taux d’humidité de l’herbe coupée.

Cette année, la récolte des foins a été un véritable casse-tête dans de nombreuses régions de France. Et pour cause, les dernières semaines ont été particulièrement pluvieuses, ce qui a retardé le début des récoltes, le foin ayant besoin d’être suffisamment sec pour bien se conserver après la coupe et la récolte.

Quelques conseils pratiques pour réussir la fenaison

Choisir le bon moment pour la coupe

Bien choisir le moment de la coupe est fondamental pour garantir la qualité du foin. L’idéal est de couper l’herbe au stade optimal de croissance, souvent juste avant la floraison, pour maximiser la teneur en nutriments. Il est important de surveiller les prévisions météorologiques et de choisir une période de temps sec pour éviter que l’herbe coupée ne soit exposée à la pluie, ce qui pourrait compromettre sa qualité.

Pour déterminer le meilleur moment pour la coupe, vérifiez régulièrement l’état de l’herbe. L’idéal étant de disposer d’une plage de 4-5 jours de beau temps, pour disposer d’une bonne « fenêtre météo ». En effet, le foin doit sécher pour atteindre une teneur en matière sèche de 80 à 85%, ce qui permet de le préserver sans risque d’échauffement. Avec des conditions météorologiques optimales, il faut prévoir entre 3 et 6 jours pour atteindre ce taux.

Bottes de foin dans un champs

De nombreuses applications de météo agricole performantes permettent aujourd’hui d’obtenir des prévisions météo précises, jusqu’à 5 jours. Nous avons listé pour vous les meilleures applications de météo agricole dans un article dédié.

Techniques de séchage et stockage

Le séchage est une étape cruciale pour éviter la formation de moisissures et préserver les qualités nutritionnelles du foin. Il est recommandé d’étaler l’herbe coupée en couches fines et de la retourner tous les jours pour assurer un séchage homogène et uniforme. Avec un andaineur, vous pouvez regrouper l’herbe séchée avant le pressage.

Ensuite, le stockage doit se faire dans des conditions optimales pour éviter l’humidité et la chaleur excessive. Utilisez des bâches pour couvrir le foin ou stockez-le dans des bâtiments bien ventilés. Le stockage doit se faire dans un endroit sec, bien ventilé et à l’abri de la pluie. Le taux d’humidité du foin lors du stockage doit être inférieur à 20 % pour éviter les risques de moisissures, ainsi que les risques d’échauffement pouvant provoquer des incendies.

Berger travaillant avec une fourche à plein coup

Utiliser du matériel approprié

Le choix du matériel est déterminant pour l’efficacité de la fenaison. Nous vous conseillons d’utiliser des faucheuses adaptées à votre type de terrain, car jusqu’à 1/3 de récolte peut être perdue par l’agressivité de la faucheuse. De préférence, utilisez des machines avec conditionneurs à rouleau, lorsque cela est possible. Elles permettent d’écraser la tige et d’accélérer l’évaporation de l’eau. À l’inverse, les machines avec conditionneur à fléau sont à éviter car elles peuvent engendrer jusqu’à 11 % de perte. Si vous êtes déjà équipé avec une faucheuse à conditionneur à fléau, adoptez quelques bons gestes : vous pouvez, par exemple, effacer les peignes, régler au maximum l’écartement entre la taule et le conditionneur ou encore réduire la vitesse du conditionneur de 600 à 800 tour/minute.

Le choix du matériel dépend également du type de culture à travailler. Par exemple, des cultures fragiles comme le trèfle ou la luzerne nécessitent un équipement spécifique et des pratiques adaptées. Utiliser des faucheuses à barre de coupe pour une coupe plus douce peut aider à préserver la structure délicate de ces plantes. Il est également conseillé de ne pas couper trop bas, idéalement de 6 à 8 cm minimum, car cela augmenterait le salissement du fourrage et pourrait endommager les racines et compromettre la repousse. Enfin, adapter la vitesse et la méthode d’andaineur en fonction de la culture permet de minimiser les pertes et maintenir la qualité du fourrage.

Machines avec conditionneurs à rouleau pour la fenaison

Bien entendu, les andaineurs et les presses doivent être en bon état pour éviter les pertes de foin et garantir un compactage optimal. N’oubliez pas d’entretenir régulièrement l’ensemble de votre matériel. Pour en savoir plus sur l’andainage et les différents types d’andaineurs existants, cliquez ici.

En suivant ces conseils, vous maximisez la qualité de votre foin tout en minimisant les pertes. Une bonne fenaison assure non seulement un fourrage de haute qualité pour vos animaux, mais contribue également à la rentabilité de votre exploitation agricole.

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