Le déchaumage est une opération clé dans le cycle agricole, bien souvent sous-estimée mais cruciale pour la réussite des cultures. Pourtant, cette technique, qui intervient après la récolte, joue un rôle déterminant dans la gestion des résidus de culture et la préparation des sols pour la prochaine saison. La fin du mois d’août approchant, vous pouvez commencer à y penser. VIPros vous explique en quoi consiste le déchaumage, quand le faire et quels sont ses avantages.

C’est quoi le déchaumage ?

Le déchaumage consiste à travailler la surface du sol après la récolte pour enfouir les chaumes, c’est-à-dire les résidus de tiges et de feuilles des cultures précédentes. Cette pratique permet de réduire les mauvaises herbes, d’améliorer la structure du sol, et de favoriser la décomposition des matières organiques. Le déchaumage se fait souvent avec des déchaumeuses, herses à disques ou cultivateurs, pour un travail superficiel du sol de 5 à 15 cm.

Bénéfices essentiels de cette pratique

Le déchaumage présente de nombreux avantages pour les exploitations agricoles. En effet, en France, cela représente une pratique réellement indispensable pour les agriculteurs possédant des terres.

Un contrôle des mauvaises herbes

L’une des premières raisons de pratiquer le déchaumage est de maîtriser les mauvaises herbes. En enfouissant les chaumes et les débris de la récolte précédente, on empêche les graines des adventices de germer, ce qui permet de limiter leur développement avant les semis suivant. Cela réduit le besoin de désherbage chimique, un avantage à la fois économique et environnemental.

L’amélioration de la structure du sol

Le déchaumage a pour objectif de briser la croûte superficielle du sol et d’augmenter son aération. En travaillant légèrement la terre, on favorise l’infiltration de l’eau et on améliore la structure du sol, ce qui permet un enracinement plus efficace des cultures futures.

Une incorporation des matières organiques

Lors du déchaumage, les résidus de cultures sont incorporés dans le sol. Ce processus accélère leur décomposition et enrichit la terre en matière organique, essentielle pour la fertilité à long terme. Un sol riche en matière organique retient mieux l’humidité et les nutriments, ce qui profite directement aux prochaines cultures.

La préservation de la faune et du sol

Contrairement au labour profond, le déchaumage conserve en grande partie l’habitat des vers de terre et autres organismes bénéfiques pour le sol. En préservant cette faune, on favorise la décomposition naturelle des résidus et l’enrichissement du sol en éléments nutritifs.

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Quand et comment réaliser un bon déchaumage ?

La période idéale pour pratiquer le déchaumage dépend des cultures récoltées et des conditions climatiques. En général, il est conseillé d’intervenir juste après la récolte, avant que les mauvaises herbes ne se développent trop. Souvent cette pratique a lieu à la fin de l’été ou au début de l’automne (les conditions cllimatiques vont aussi jouer dans la prise de décision). Voici ci-dessous quelques étapes à suivre pour réussir cette opération.

Observer le sol

Avant de commencer le déchaumage, il est important de vérifier l’état du sol. S’il est trop humide ou trop sec, cela peut affecter l’efficacité de l’opération.

Choisir le bon outil pour déchaumer

Le choix du matériel est déterminant. Les cultivateurs ou les herses à disques sont particulièrement efficaces pour un déchaumage superficiel et rapide. Il est crucial d’adapter les réglages des machines selon le type de sol et les résidus à enfouir.

Adapter vos actions pour déchaumer

Parfois, plusieurs passages peuvent être nécessaires, en particulier dans les parcelles très infestées de mauvaises herbes. Cela permet de maximiser l’efficacité du déchaumage et d’optimiser les futures semis.

Les différents types de déchaumage

Il faut savoir qu’il y a plusieurs façons différentes pour pratiquer votre déchaumage. Chacune ayant ses spécialités et avantages. Le choix se fera en fonction des terres agricoles, des attentes mais aussi des outils dont l’agriculteur dispose.

Déchaumage superficiel

Il vise à travailler la surface du sol sur une profondeur réduite (5 à 8 cm). Cette méthode est adaptée pour détruire les premières pousses de mauvaises herbes et incorporer rapidement les résidus de culture.

Déchaumage intensif

On utilise une profondeur plus importante (jusqu’à 15 cm) sur des sols compacts ou pour des cultures nécessitant une préparation plus poussée du lit de semence. Cette technique est aussi efficace pour enfouir une grande quantité de résidus de cultures.

Déchaumage en bandes 

Cette méthode consiste à ne travailler que certaines bandes du sol, en laissant des zones non travaillées pour protéger la biodiversité et limiter l’érosion.

Déchaumage et protection de l’environnement

Le déchaumage s’inscrit également dans une démarche de plus en plus respectueuse de l’environnement. Face aux enjeux du réchauffement climatique et de la préservation des sols, les agriculteurs sont encouragés à adopter des pratiques plus durables. En réduisant le labour profond et en privilégiant des techniques comme le déchaumage, il est possible de limiter l’érosion des sols, de préserver la biodiversité souterraine et de diminuer l’empreinte carbone de l’exploitation agricole.

Enfin, le déchaumage est une pratique agricole incontournable pour préparer le sol après la récolte, gérer les résidus de culture, et favoriser la croissance des futures cultures. Bien réalisé, il permet de réduire les coûts de désherbage, d’améliorer la structure du sol, et d’enrichir la terre en matière organique. Bien choisir la méthode de déchaumage en fonction des conditions et des objectifs de l’exploitation est essentiel pour obtenir des résultats optimaux.

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