L’ensilage, méthode de conservation des fourrages
16 mai 2024
Si vous êtes éleveur, vous savez à quel point il est important de garantir une bonne qualité de l’alimentation de votre bétail pour assurer sa santé et sa productivité. Pour ce faire, différentes méthodes existent et permettent de conserver et stocker les fourrages destinés aux animaux. L’ensilage fait partie des méthodes les plus répandues. Cette technique de conservation des fourrages est cruciale pour l’alimentation du bétail, particulièrement durant les périodes où les ressources alimentaires fraîches sont limitées. Elle permet de maintenir la qualité nutritionnelle des plantes tout en préservant leur valeur énergétique.
Dans cet article, nous détaillerons les principes de l’ensilage, les différentes méthodes de stockage, et fournirons des conseils pratiques pour réussir votre ensilage.
Qu’est-ce que l’ensilage ?
L’ensilage est une technique de conservation des récoltes agricoles, notamment des fourrages tels que l’herbe, le maïs, ou encore les cultures céréalières. Il est utilisé pour nourrir les animaux tels que les moutons, les chèvres et les porcs, mais il est surtout répandu chez les bovins car il est peu cher et très nutritif.
Chaque technique de conservation des fourrages (ensilage, enrubannage…) a ses spécificités. L’ensilage repose sur la fermentation anaérobie : les plantes sont coupées, compactées, puis stockées dans des silos où elles fermentent en absence d’oxygène, grâce à l’action des bactéries lactiques. Ce processus préserve les qualités nutritives des fourrages, synonyme d’une meilleure alimentation pour le bétail. Par ailleurs, il empêche la dégradation des fourrages par des micro-organismes indésirables (bactéries) pouvant être nocifs pour le bétail, par exemple des rations comportant de la terre contaminée.
L’ensilage présente plusieurs avantages : il permet de stocker les fourrages pendant des mois, voire des années, de maintenir leur qualité nutritionnelle en préservant les protéines et vitamines, et d’assurer une alimentation continue pour le bétail en cas de périodes de pénurie.
Les différentes méthodes de stockage
Il existe plusieurs méthodes de stockage de l’ensilage, chacune adaptée à des conditions spécifiques et aux besoins de votre exploitation agricole. La méthode choisie dépend notamment de votre budget et du taux de perte de fourrage acceptable à l’échelle de votre exploitation.
Trois types de silos permettent de stocker la production fourragère lorsqu’on choisit la conservation par ensilage :
- Silo vertical (silo-tour) : il s’agit du silo dans sa forme la plus conventionnelle, aussi utilisé pour le stockage du grain. Il s’agit tout simplement de structures verticales en béton ou en métal. Ce type de silos offre la meilleure conservation de la production, grâce à une perte réduite de matière sèche et grâce à un compactage élevé qui permet une fermentation rapide. Le silo vertical nécessite peu d’espace de stockage, offrant ainsi un gain de place important. Mais un gros investissement est nécessaire pour construire ce type de silo : le coût de construction est particulièrement élevé, ce qui explique pourquoi les silos verticaux sont beaucoup moins répandus en France qu’aux États-Unis, par exemple.
- Silo taupinière : cette méthode d’ensilage consiste à disposer le fourrage en tas sur un sol en béton. De fait, elle ne nécessite aucun investissement particulier en structure, si ce n’est une dalle de béton au sol ou une bâche épaisse et une bâche de fermentation avec des poids pour rappuyer. Le principal inconvénient de cette méthode est que son étanchéité est limitée : elle ne ne préserve pas les extrémités de l’air et de l’humidité, ce qui se traduit par plus de pertes en comparaison avec les autres méthodes d’ensilage.
- Silo couloir : méthode privilégiée dans les fermes, notamment pour la conservation du maïs, le silo couloir consiste à conserver le fourrage entre 2 murs de béton, éventuellement recouverts d’une bâche d’ensilage en plastique. Cette méthode est simple à mettre en oeuvre et limite les zones à l’air libre, ce qui signifie moins de pertes. Même si le tassage et la couverture sont particulièrement contraignants en raison du volume du silo, la reprise au quotidien est facile. De nombreuses machines existent pour réaliser un désilage correct tout en limitant les pertes. Bien évidemment, un investissement notable est nécessaire afin d’ériger les murs en béton (moins conséquent que pour un silo vertical).
Nos conseils pour réussir votre ensilage
Pour garantir un ensilage de haute qualité, il est essentiel de suivre plusieurs étapes et d’adopter des pratiques rigoureuses.
Tout d’abord, il est important de choisir le bon moment pour la récolte, autrement dit récolter les fourrages au stade optimal de maturité. La teneur en matière sèche doit être de 30 à 35 %, ce qui assure une teneur élevée en nutriments et facilite la fermentation. Récolter à ce stade permet également de maximiser la digestibilité et la valeur énergétique des fourrages. Le moment de la récolte dépend du type de fourrages : il faut éviter d’ensiler les graminées à moins de 30 % de matière sèche (MS) alors qu’on ensilera les légumineuses à 35 % de MS et plus. Dans le cas des silos verticaux, la hauteur et le diamètre permettent de déterminer à quel niveau de matière sèche il est préférable d’ensiler.
Idéalement, les fourrages doivent être hachés en morceaux de 1 à 2 cm de longueur. Une taille uniforme permet un bon compactage, ce qui est crucial pour éliminer l’air du silo, prévenir la formation des moisissures et donc créer un environnement anaérobie propice à la fermentation. Un hachage adéquat favorise aussi une fermentation homogène, limitant ainsi les pertes de matière. Il est recommandé de comprimer les fourrages par couches de 15 à 20 cm. Autre élément important pour préserver la qualité nutritionnelle des fourrages : sceller le silo hermétiquement et surtout immédiatement après remplissage, avec une bâche plastique de qualité. Celle-ci doit être bien tendue et couvrir complètement les fourrages pour éviter le plus possible l’entrée d’oxygène.
Enfin, l’entretien et la surveillance sont particulièrement importants. N’oubliez pas d’inspecter régulièrement le silo pour détecter et réparer toute déchirure ou perforation dans la bâche. Les trous ou les déchirures laissent l’air et l’eau rentrer, compromettant ainsi la qualité de l’ensilage. Il est également essentiel de maintenir les zones autour des silos propres pour éviter les infestations d’insectes et de rongeurs, qui peuvent causer des dommages supplémentaires.
En suivant ces quelques conseils de base, vous pouvez maximiser la qualité de votre ensilage et assurer une alimentation nutritive de qualité pour votre bétail, en vue d’obtenir les meilleurs résultats possibles.
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