Les bonnes pratiques pour réussir l’enrubannage
23 mai 2024
Les fourrages constituent une composante essentielle des rations alimentaires des ruminants, notamment des bovins viande, moutons et chèvres. Pour garantir leur qualité et minimiser les risques de contamination, il est crucial de maîtriser et réussir l’étape de conservation des fourrages.
Parmi les différentes méthodes de conservation des fourrages, on trouve notamment l’ensilage, l’enrubannage et le séchage en grange. Chaque technique présente des avantages et des inconvénients en termes de qualité nutritive, de coûts et de facilité de mise en œuvre. Dans un précédent article, nous avons exploré les avantages de l’ensilage. Ce nouvel article se concentre sur l’enrubannage, une méthode de conservation des fourrages très répandue en France.
Les grands principes de l’enrubannage
L’enrubannage est une technique de conservation des fourrages adaptée à tous types de fourrages. Elle consiste à envelopper des plantes, par exemple de l’herbe ou de la luzerne, dans un film plastique étanche. Dans un premier temps, les fourrages sont fauchés, puis pressés en balles rondes ou carrées très compactes. Les balles sont ensuite enrubannées par 4 à 6 couches de film plastique, grâce à une enrubanneuse accrochée au tracteur, sur laquelle sont fixées les bobines de films plastiques.
Il existe deux principales techniques d’enrubannage : l’enrubannage en balles individuelles et l’enrubannage en continu, aussi appelé enrubannage en “boudin”. Très répandu aux États-Unis, l’enrubannage en continu consiste à placer les balles bout à bout dans une même gaine plastique, formant un grand “boudin”. Cette technique, plus rapide, permet non seulement de gagner du temps mais aussi de réduire les coûts.
Tout comme les autres méthodes de conservation des fourrages, l’enrubannage permet de protéger les fourrages de l’oxygène, de l’humidité et des micro-organismes, tout en conservant leurs qualités nutritionnelles. L’enrubannage est d’autant plus efficace lorsqu’il est réalisé suite à une fauche précoce, tôt en saison. Grâce à l’enrubannage, les éleveurs peuvent assurer un approvisionnement constant en fourrage de qualité pour leur bétail tout au long de l’année.
Comment réussir son enrubannage ?
De la récolte des fourrages à leur conservation, il y a plusieurs points clés de vigilance pour bien réussir votre enrubannage.
Contrôler le taux de matière sèche
Pour réussir l’enrubannage, le taux de matière sèche du fourrage est crucial. La règle d’or est que le fourrage ne doit être ni trop sec, ni trop humide. Le taux de matière sèche est optimal lorsqu’il est compris entre 50 et 60%, contre 80% pour le foin. Notez qu’il est important d’obtenir un taux de matière sèche homogène sur la totalité de la balle. Bien contrôler le taux de matières sèches permet d’écarter les risques sanitaires pour les ruminants. En effet, une herbe trop humide est un terreau fertile au développement d’agents pathogènes, tandis qu’un fourrage trop sec laisse l’air s’immiscer dans la balle et augmente le risque de moisissures. Pour des plantes plus fragiles comme les légumineuses, un taux d’humidité légèrement supérieur peut être bénéfique.
Techniques de coupe
Pour la coupe, nous vous conseillons de ne pas faucher trop bas : la hauteur de la coupe ne doit pas être inférieure à 7 ou 8 cm afin de garantir un fourrage propre et sans terre, ainsi que pour faciliter la repousse. Si la coupe est trop basse, il y a un risque de rapporter des résidus du sol (terre, etc.). Dans l’idéal, il faut couper le matin directement après la tombée de la rosée.
Obtenir des balles denses et légères
Autre point de vigilance : il est important de produire des balles denses, mais légères. La densité des balles se travaille dès l’étape d’andainage avec des réglages spécifiques sur l’andaineur, tels que la taille de l’andin. Celle-ci détermine le rythme auquel la chambre de pressage est alimentée en fourrage. Si les andains sont larges, l’alimentation de la chambre de pressage est moins discontinue, et les balles plus denses. Par ailleurs, une presse à chambre variable est plus efficace qu’une presse à chambre fixe pour obtenir un fourrage plus dense.
Manipulation et enrubannage avec le film plastique
Enfin, il est primordial de manipuler les balles avec précaution pour que le film reste étanche et garantisse une conservation optimale du fourrage. Il existe des films d’enrubannage de différentes largeurs, longueurs et épaisseurs. Le nombre de couches à appliquer dépend du type de fourrage et de la durée de conservation estimée. Par exemple, on privilégie 4 couches de film dans le cadre de graminées jeunes à conserver moins de 6 mois, tandis qu’il est préférable d’emballer le luzerne longue conservation dans 8 couches de films.
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En suivant ces conseils, vous pourrez maximiser la qualité du fourrage, assurant ainsi une alimentation de haute qualité pour votre bétail tout au long de l’année.
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